Le bien, le triste et le crétin (Cam)
Ca y est, nous avons de nouveau un adaptateur qui marche bien, qui est beau, et qui va nous permettre de vous raconter les deux dernières journées de notre voyage... avec une pensée pendant que nous écrivons pour notre petit chat Gandalf, qui nous a quittés ce matin (cet après-midi en France), après huit mois de ronrons et de câlins. <3
***
Hier matin, nous nous sommes levés tôt dans notre petit hôtel de Flagstaff, en Arizona. Le soir d'avant, nous avions été manger dans un diner, le "Country Host" - l'hôte country. Johan est tombé amoureux, et pour cause - pour seulement 29$ (incluant taxe et pourboire), nous avons eu droit à un énorme burger dégoulinant, à des filets de poulet sauce barbecue, et surtout, surtout... au milkshake des dieux. Un vrai milkshake à la fraise avec des morceaux de fraise, servi dans un verre immense, avec, à côté, un shaker... contenant le reste du milkshake !! Johan bavait et avait les larmes aux yeux de voir tant de milkshake, et surtout aussi bon. Même moi qui ne suis pas fan, y'a pas à dire, j'ai aimé.
Or donc, nous nous sommes levés tôt le lendemain avec dans l'idée de visiter un peu Flagstaff, puis de descendre en voiture vers la forêt nationale de Tonto pour une petite randonnée, avant de finir la descente vers Phoenix pour dormir. Le quartier historique de Flagstaff n'est pas si historique que ça quand on vient d'Europe - fondé en 1890, c'est de la rigolade ! Mais c'est super mignon, on y a trouvé quelques trésors, incluant cette église d'un style... intéressant :
Et aussi, dans un magasin de fudge et bonbons, ce que je dédie en spéciale dédicace à Caroline : mon JAWBREAKER.
(J'en suis à bien des heures de lèchage, je fatigue...)
Bon, en fait, comme le dit Steinbeck, les plans des souris et des hommes ont tendance à foirer (il le dit mieux mais bon), surtout quand les souris sont Johan et Camille. Nous nous étions décidés à descendre jusqu'à Tonto en empruntant la route dite "scenic" (donc avec plein de vues) passant par Sedona. Pour être beau, c'est beau !
Mais à force de descendre de la montagne, on a tellement de virages qu'on est coincé à 20 mph - et ça va pas vite. Nous avons donc mis beaucoup plus de temps que prévu pour descendre à Tonto, et ce surtout parce que nous nous sommes arrêtés à Sedona pour trouver une carte des randonnées de la forêt. J'avais prévu pour nous trois possibilités, mais à Flagstaff ils n'avaient pas des cartes pour ça, et le site internet de la forêt ne donnait pas les débuts des randos. Donc, à Sedona, nous avons perdu beaucoup de temps à chercher l'office du tourisme, qui finalement nous a dit ne rien y connaître non plus. Résignés, nous sommes remontés en voiture et avons conduit vers le Sud, pensant pouvoir s'arrêter dans le premier parc. Celui-ci semblait assez proche de la région dans laquelle se trouvaient les randonnées que je comptais faire.
Nous sommes arrivés au parc pour découvrir qu'il allait fermer deux heures plus tard. Nous sommes entrés et avons demandé les randonnées que nous voulions faire... impossible pour l'accueil de répondre. La dame a fait venir un ranger spécialement pour nous (ils ont un sens du service, ces Ricains, dont les Français feraient bien de s'inspirer...) mais même le ranger ne savait pas de quoi on parlait. Finalement, il nous a indiqué deux randos dans leur section du parc et nous a dit qu'en descendant encore la route, on devrait pouvoir trouver certaines autres randonnées sympas à faire. Etant donné que le parc fermait dans les deux heures et qu'il fallait payer pour y entrer, nous avons décidé de reprendre la route jusqu'à trouver une des dernières randos mentionnées, gratuites et sans heure de fermeture.
Nous ne les avons jamais trouvées. Extrêmement déçus, nous nous sommes rabattus sur l'idée de prendre une deuxième route dite "scenic", pour voir cette fois les lacs Roosevelt et Apache.
A force de se dire qu'on était crétins et qu'on avait pas vu les randos, on a raté l'intersection avec ladite route. Nous avons perdu encore 20 minutes à faire demi-tour pour la retrouver, mais aucun regret ! Nous avons vu le lac Roosevelt et, surtout, nous avons pu prendre la route longeant le lac Apache.
Eh bin si on avait su.
La route que nous avons suivie était la fameuse "Apache Trail" - la route Apache, route de convois de pionniers nommée après la tribu Apache qui utilisait ce chemin pour se déplacer à travers la chaîne de montagnes de la Superstition. Sur 22 miles, la route n'était pas goudronnée et était striée de mini-crevasses, faisant vibrer la voiture à tel point que je n'arrivais plus bien à suçouiller mon jawbreaker sans me mordre quelque chose qui n'aurait pas dû être à portée de ma bouche en temps normal. Mais malgré l'inconfort brutal et les blagues incessantes de Johan qui faisait des bruits d'autoroute en hurlant que c'était l'aventure, nous avons réussi à nous extirper de ce bourbier poussiéreux, avec pour récompense des vues imprenables.
Après cette aventure dans la solitude de l'ouest sauvage, où même les chauffeurs de pick-up bourrus nous faisaient des signes de condoléance en nous croisant, nous avons dû encore rouler longtemps sur une route cette fois goudronnée pour retrouver Tortilla Flat - le plateau de la tortilla, titre d'une nouvelle de Steinbeck et lieu absolument désolé, seul avec ses trois saloons (population de la "ville" : 6)... Nous n'avons fait qu'y passer en route vers Phoenix, et plus précisément Scottsdale.
Alors que nous cherchions notre hôtel, ainsi que quelque part où manger, nous avons fait la découverte du siècle : un Red Lobster juste à côté de notre hôtel !!! Ni une, ni deux, nous sommes entrés et avons dégusté un plat merveilleux que nous avons partagé : deux queues de homard de race différente avec des cuissons différentes, des broccolis avec une sauce de beurre et d'ail, et des pâtes au crevettes et au parmesan - le tout à se damner. Johan en a profité pour descendre une gigantesque margarita. Ayant oublié mon passeport dans la voiture, je n'ai eu le droit d'y goûter qu'en secret, mais elle était très bonne. Le Red Lobster comme dans mes souvenirs : les serveuses adorables et drôles, les plats grands et divins, la déco portuaire, les dessins de poisson sur les sièges... j'ai fait plus d'un flashback !
L'Holiday Inn express où nous avons logé ce soir-là était l'un des meilleurs hôtels de notre voyage (avec celui d'où je vous écris), les autres ayant été des motels juste sympas malgré les besoins de certains de se faire réparer... remarque, quand on sait que le deal Groupon dont nous profitons nous a aussi réservé deux nuits à l'Aria, on leur pardonne !
C'est en nous y réveillant ce matin que nous avons appris la nouvelle de la mort de Gandalf. Comme le grand sage m'a dit un jour, "ne pleure pas ce qui se finit, mais réjouis-toi de l'avoir vécu". Nous sommes donc allés nous réjouir en pensant fort à lui avec notre petit-déjeuner au Waffle House.
Comme dans mon souvenir, des portions énormes et goûtues. Nous avons chacun pris un "All-Star Breakfast". Pour chacun, une gauffre au sirop de maïs, deux oeufs au plat, du bacon et des toasts pour Johan, de la saucisse et un "biscuit and gravy" pour moi. Autant dire qu'on s'est fait péter la panse... mais qu'est-ce que c'était bon !
En sortant, nous sommes tombés nez-à-nez sur le parking avec une grosse Harley Davidson. Johan a émis la possibilité de mettre Claude François dessus pour prendre une photo rapide avant que son propriétaire ne sorte du restaurant - trop tard ! Le biker arrive, blouson en cuir Harley Davidson, gros casque, grosses lunettes... et Johan va le voir et lui demande si on peut prendre une photo.
Ils sont biens, ces Américains ! Le type était à l'évidence un vrai biker, fier comme un coq de sa bécane et très heureux de laisser les touristes prendre des photos bêtes montrant le monstre sous son meilleur jour. Finalement, il n'y aura pas que Claude François qui aura fait un tour dessus...
Une fois les photos prises, nous sommes repartis en faisant un petit détour par le centre de Phoenix :
Nous partions cette fois vers le lac Havasu et la ville de Havasu City. Havasu City, qui a été fondée par un mec ultra-riche qui n'a rien trouvé de mieux pour faire venir les gens dans sa ville que... d'acheter le London Bridge, de l'amener jusqu'au Lac Havasu, de creuser une mini rivière juste à côté du lac et de mettre le pont dessus... Donc si vous allez à Londres, sachez que le London Bridge n'est qu'une pâle copie du vrai, aux Etats-Unis ! (Nous irons le voir demain, il faudra donc attendre pour les photos !)
Un voyage de près de quatre heures sans incidents, à moins que le détour au Dunkin Donuts (miaaaam) et celui à Carl Jr (oh le gros burger) ne comptent comme tels... En tout cas, nous sommes arrivés à notre hôtel plus rapidement que prévu et avons pu aller faire une petite randonnée dans les collines. Une randonnée fatiguante, car nous marchions surtout dans du sable et des couches épaisses de gravier, mais drôle quand même avec son passage dans un mini-canyon très étroit où il faut se frayer un chemin entre, sur, sous les rochers... pour finir avec une belle vue du lac.
Enfin, nous sommes rentrés nous nourrir dans un petit restaurant mexicain vraiment pas cher avant dans revenir à notre chambre pour enfin vous donner un nouvel article !
Gros bisous à tout le monde ; aux Lecointre, tout plein de courage, à nos autres lecteurs, profitez de ces moments avec vos compagnons, qu'ils aient deux ou quatre pattes, et à très bientôt !
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